CAFÉ-CACAO: La Côte d’Ivoire et le Ghana mutualisent leurs efforts

Les pays africains, producteurs de fèves de cacao se sont réunis à Abidjan, mercredi 12 octobre 2022, dans la capitale économique ivoirienne. Cette rencontre a été ponctuée par un discours d’appel à l’unisson, prononcé par le ministre d’État, ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, par ailleurs président du comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (Iccig).

Fin de rémunération au minima ! Peut-on le dire ainsi. Car, désormais, les pays africains, producteurs de cacao souhaitent un meilleur prix rémunérateur aux producteurs qui touchent à peine 5% de leurs efforts. Pour mieux affronter le marché international de cette matière première qui rentre dans la préparation de plusieurs produits alimentaires et cosmétiques (rouge à lèvre) la Côte d’Ivoire et le Ghana y compris le Cameroun et le Nigéria, deux pays également producteurs de ‘‘l’Or brun’’, réfléchissent à une meilleure politique commerciale, dans le cadre de ‘‘l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana’’, deux pays qui assurent près de 70 % de l’approvisionnement de cacao au niveau international.

Plateforme de coordination de politique commerciale commune mise en place par la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux principaux fournisseurs de fèves du cacao, l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana vise, à terme, à améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs. En présence de représentants du Nigeria, Cameroun et du directeur général du Conseil du café-cacao, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, également président du Comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana (Iccig), a affiché une sérénité, quant à l’avenir de l’économie cacaoyère, et ce, à travers l’adoption de politique commune. « L’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana en est un exemple parmi tant d’autres qui illustre bien que nos deux pays, à travers leurs chefs d’États respectifs, peuvent surmonter de nombreux défis pour le bonheur de leurs peuples et de leurs nations », fait-il savoir, de prime abord. Avant de rappeler les enjeux des rencontres périodes auxquelles sont invités tous les pays producteurs de cacao.

« Je voudrais rappeler que ces rencontres périodiques que nous avions initiées sous l’impulsion de nos chefs d’États, doivent nous permettre, à terme, de dynamiser la filière cacao par des approches inclusives bénéfiques à tous les acteurs de la chaîne des valeurs et, plus précisément, les acteurs les plus essentiels que sont nos braves parents producteurs », souligne le président de l’Iccig. Dans la chaîne de commercialisation de la fève du cacao, ce qui est gênant pour les producteurs, c’est la politique de vouloir gagner plus, mise en place par les multinationales, à travers les nombreuses exigences.

Par exemple, on estime, rapporte Jeune Afrique, dans sa parution du 11 octobre 2022, que 40 % des revenus de la filière reviennent à la grande distribution et autant aux chocolatiers, quand les traders et intermédiaires récoltent autour de 10 %. Les pays producteurs ne touchent, eux, que 5 % à 6 % des recettes d’un marché qui représente 130 milliards de dollars (87 100 000 000 000 Fcfa) par an. Des affirmations attribuées à Alex Assanvo, secrétaire exécutif de l’Initiative Côte d’Ivoire Ghana.

Ces multinationales qui n’ont pas certainement l’intérêt à ce que les producteurs historiques de la fève du cacao (Côte d’Ivoire et Ghana) tirent le meilleur profit des dividendes de la vente de leurs récoltes, semblent mijoter de nouveaux marchés dont le but est de contraindre ces derniers à réviser leur position. Des hypothèses qui sont prises au sérieux dans le cadre des rencontres périodiques du Comité de pilotage de l’Initiative cacao Côte d’Ivoire-Ghana.

Pour le ministre ivoirien en charge du secteur agricole, c’est une tâche lourde mais pas impossible puisque le Conseil du café cacao et le Ghana Cocoa Board ont toujours su trouver des réponses appropriées aux exigences internationales.

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