Lutte contre le Covid-19 : Des menaces pèsent sur les budgets des États

Dans son dernier bulletin mensuel sur les statistiques du mois de février, paru le 31 mars 2020, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dresse un bilan détaillé de la situation économique et financière des États membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Les dernières statistiques, révèlent que les prix de certaines matières premières exportées par les pays de l’Uemoa, notamment la noix de cajou, le café et le coton connaissent des baisses. En revanche, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Union ont grimpé. Ci-dessus le résumé détaillé du bulletin mensuel des statistiques de la Bceao.

Les cours du pétrole brut sur les marchés internationaux (moyenne WTI, BRENT, DUBAI), exprimés en dollar US, ont baissé, en glissement annuel, de 11,5% en février 2020. Cette tendance baissière a aussi concerné les prix de certaines matières premières exportées par les pays de l’Uemoa, notamment la noix de cajou (-58,9%), le café (-21,4%) et le coton (-6,6%). En revanche, les cours sont ressortis à la hausse pour l’or (+42,0%), le cacao (+31,6%) et le caoutchouc (+14,8%). S’agissant des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’Union, ils ont renchéri de 22,5% en février 2020. Concernant la politique monétaire, les principales banques centrales ont maintenu leurs taux directeurs inchangés pendant le mois de février 2020, sauf celles de la Chine et de la Russie qui ont imprimé des baisses respectives de 10 points de base et de 25 points de base. Les indices boursiers internationaux ont connu des évolutions contrastées à fin février 2020, en glissement annuel. Une progression est relevée pour les indices du Nasdaq Composite (+12,8%), du Standard & Poor’s 500 (+6,1%), du DAX (+3,3%), du CAC 40 (+1,3%) et d’Eurostoxx 50 (+0,9%). En revanche, un repli est à noter pour le Footsie (-7,0%), le Dow Jones (-2,0%) et le Nikkei 225 (-1,1%). Sur le marché des changes, la monnaie européenne s’est dépréciée en rythme annuel vis-à-vis du yen japonais (-5,6%), du dollar américain (-3,8%) et de la livre sterling (-0,6%). Par contre, elle s’est appréciée de 0,5% pour le yuan chinois. Sur le marché monétaire régional, le montant moyen des soumissions sur le guichet hebdomadaire des adjudications est ressorti à 4.893,2 milliards en février 2020, contre 4.741,1 milliards un mois plus tôt, soit une hausse de 3,2%.

Le montant moyen retenu au terme des adjudications est resté stable à 3.690,0 milliards en février 2020, par rapport au mois précédent. Le taux moyen pondéré sur le guichet hebdomadaire est ressorti à 3,80% en février 2020, contre 3,26% en janvier 2020. Au niveau du marché interbancaire de l’UEMOA, le volume moyen hebdomadaire des opérations, toutes maturités confondues, s’est inscrit en baisse de 70,0% pour s’établir à 276,1 milliards en février 2020. Le taux moyen pondéré de ces opérations est ressorti à 3,92%, contre 4,41% le mois précédent. Au titre du compartiment à une semaine, le volume moyen des opérations s’est fixé à 196,5 milliards en février 2020, après 345,6 milliards un mois plus tôt. Le taux d’intérêt moyen sur ce guichet s’est établi à 3,82% au cours de la période sous revue, contre 4,38% le mois précédent. Les données provisoires issues de l’enquête sur les conditions de banque font ressortir une baisse des taux d’intérêt débiteurs au cours du mois de février 2020. En effet, hors charges et taxes, le taux moyen calculé à l’échelle de l’Union s’est établi à 6,68% en février 2020, contre 6,82% en janvier 2019. Quant au taux moyen de rémunération des dépôts de la clientèle, il est ressorti à 5,37% au cours du mois sous revue, contre 5,69% relevé le mois précédent. L’indicateur du climat des affaires dans l’UEMOA est ressorti à 98,7 en février 2020, en dessous de sa moyenne de long terme (100), traduisant notamment l’opinion d’une dégradation des conditions d’approvisionnement, d’une diminution des commandes et d’une situation financière relativement défavorable. Par ailleurs, le rythme de progression de l’indice de la production industrielle a baissé, passant de 6,6% en janvier à 3,0% en février 2020. L’indice du chiffre d’affaires du commerce de détail, s’est inscrit en hausse de 3,4% en février 2020 contre 3,5% le mois précédent.

L’indice du chiffre d’affaires dans les services marchands a, lui aussi enregistré un accroissement de 3,2%, en glissement annuel, contre 3,5% en janvier 2020. Sur la base des données officielles, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 1,6% à fin février 2020, après une réalisation de 0,8% le mois précédent. L’accélération du niveau général des prix est imprimée essentiellement par la composante « Alimentaires », dont la contribution à l’inflation totale est passée de 0,3 point de pourcentage en janvier 2020 à 0,9 point de pourcentage en février 2020.

La composante « Logement » est la seconde source de la hausse des prix, avec une contribution de 0,4 point de pourcentage contre 0,3 point de pourcentage le mois précédent. La progression des prix des produits alimentaires est essentiellement observée au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Mali. Au Bénin et en Côte d’Ivoire, il est noté un renchérissement des poissons (+8,5% et +10,3% respectivement) ainsi que de tubercules et plantains (+33,9% et +8,3% respectivement), en lien avec un approvisionnement insuffisant des marchés. Pour le Mali, la hausse est relevée au niveau des tubercules et plantains (+11,3%), des oléagineux (+41,5%) et des fruits frais (+7,6%). Un redressement des prix des céréales a également été enregistré dans les pays sahéliens, en rapport avec la baisse de la production. A titre indicatif, les prix des céréales ont progressé de 0,9% au Niger.
Source: BCEAO

Aller au contenu principal