SYSTÈMES FINANCIERS DÉCENTRALISÉS (SFD): La BCEAO édite un guide pour la digitalisation des opérations

 Le présent Guide est conçu pour accompagner les systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) dans le processus de transformation digitale de leurs opérations. Il met en évidence les avantages de la digitalisation pour les institutions de microfinance et leurs bénéficiaires. Il aborde la problématique de la dématérialisation des opérations des SFD et en décline les facteurs clés de succès. Il propose, enfin, une démarche pour sa réalisation, en tenant compte des spécificités de ces structures dans l’Union et des initiatives en la matière.

Les objectifs de la digitalisation des opérations financières des institutions de microfinance
D’une manière générale, la digitalisation des opérations financières des institutions de microfinance vise à les doter de solutions sécurisées et accessibles, par le biais de différents canaux (application en ligne ou mobile, USSD, etc.), leur permettant de prendre en charge et de traiter les opérations avec la clientèle. De manière spécifique, les objectifs visés sont :
● l’amélioration de la gestion de l’épargne, des prêts et des services connexes, grâce à une utilisation plus accrue de la technologie ;
● l’amélioration de l’expérience-client, à travers la commodité d’utilisation des produits et services financiers ;
● la création de modèles de paiements alternatifs, permettant de réduire les investissements et les coûts opérationnels ;
● la centralisation et l’historisation des données pour des besoins d’analyse et de développement de l’offre de services financiers.

Défis liés à la transformation digitale des opérations des SFD

La digitalisation des services financiers soulève plusieurs défis aux plans organisationnel, technique, réglementaire ainsi qu’au niveau de la conduite et de l’évaluation du projet.

Au plan organisationnel, les principaux défis portent sur la conduite du changement et l’implication du personnel, qui peuvent avoir comme conséquences :
● une mauvaise analyse de la situation du SFD, en termes de prérequis au lancement de services digitaux ;
● une expression des besoins incomplète ou approximative, conduisant le plus souvent à des choix de solutions informatiques inadaptées ;
● un manque de connaissances des différents modèles d’investissement adaptés à l’institution, conduisant à des négociations erronées avec les fournisseurs informatiques ;
● un séquençage inadéquat des activités et phases du processus de digitalisation, rendant le projet et le lancement de pilotes complexes à gérer dans le temps.

Au plan technique, les défis sont relatifs, notamment à :
● la disponibilité d’un réseau internet stable ;
● l’acquisition de matériels informatiques performants et de logiciels adaptés ;
● l’interconnexion du système d’information de la faîtière avec les caisses de base ;
● l’automatisation du reporting ;
● l’interconnexion des technologies mobiles utilisées avec le système d’information central ;
● la centralisation des bases de données.

Au plan de la conformité réglementaire, les principaux défis concernent :
● la vigilance à l’égard d’une prise en charge effective des procédures de vérification de l’identité de chaque client ;
● le respect rigoureux des dispositions relatives à la certification numérique ;
● la conformité aux dispositions relatives à l’évaluation de la solvabilité des demandeurs de crédit ou la définition de leur profil de risque ;
● la prise en compte de la notification, aux clients, du dénouement des opérations réalisées ;
● la protection des déposants.

Au titre de la conduite et de l’évaluation de l’impact du projet, les défis suivants devraient être relevés. Il s’agit :
● du gap en matière de renforcement des capacités du personnel à combler ;
● des changements organisationnels internes à conduire ;
● de la mobilisation de l’ensemble du personnel pour contrer la résistance au changement et de l’implication insuffisante de toutes les parties prenantes ;
● du budget et du support nécessaires pour gérer le projet et soutenir la croissance des activités ;
● de la qualité du partenaire technique devant accompagner l’institution ;
● du temps nécessaire pour bénéficier d’un retour sur investissement.

Source : Bceao

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