Gestion de la Dette et des Revenus : La viabilité de la dette de la Côte d’Ivoire présentée au cours d’un panel

La 5ème édition de la Conférence Risque Pays Côte d’Ivoire s’est tenue le jeudi 03 juin 2021 à Sofitel Hôtel Ivoire, en présence de M.  Adama COULIBALY, Ministre de l’Économie et des Finances.

Plusieurs panels ont meublé cette conférence, parmi lesquels celui portant sur la gestion de la dette et des revenus libellé comme suit : ‘’Comment limiter le recours à la dette en améliorant les ressources propres dans un contexte de besoin de financement important ?’’. Quatre panelistes ont échangé sur cette problématique. Il s’agit de messieurs Moussa SANOGO, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Jacques ASSAHORE Konan Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique, Paul-Harry AITHNARD, Directeur Général de ECOBANK Côte d’Ivoire et Félix AMENOUNVE, Directeur Général de la Bourse Régionale  des Valeurs Mobilières (BRVM).  Tous ces panelistes ont analysé,  dans des échanges constructifs, la viabilité de la dette de la Côte d’Ivoire.

Le ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat a révélé à cette tribune que le 1/3 de la dette de la Côte d’Ivoire est constituée de ressources intérieures et 2/3 de ressources extérieures. Plus de 45% de l’investissement vont dans les infrastructures ou servent à renforcer l’outil productif à moyen et long terme. La Côte d’Ivoire, a-t-il indiqué,  emprunte sur les marchés des capitaux internationaux à des coûts en dessous du taux de croissance, pour financer son développement. Moussa Sanogo a expliqué comment la dette est structurée, de sorte à assurer sa soutenabilité. Il a indiqué que le volume des ressources sollicitées sur les marchés internationaux est fonction du niveau des ressources collectées en interne.

Pour sa part,  le Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique a indiqué que la dette de  la Côte d’Ivoire est encadrée, relevant que le pays, avec un taux d’endettement de 47, 6%  est en deçà du seuil  de l’UEMOA fixé à 70%.

Et pour maintenir la viabilité de la detteivoirienne, poursuivra le Directeur Général, il convient d’améliorer la mobilisation des ressources intérieures et réduire la dépendance de la dette.

Aussi le paneliste a-t-il souligné que la gestion de la dette publique évolue dans un cadre réglementaire et institutionnel, évoquant notamment la créationduComité National de la Dette Publique (CNDP). Mission de celle-ci étant de coordonner et suivre la mise en œuvre de la politique nationale d’endettement; veiller à sa mise en cohérence avec les objectifs de développement et la capacité financière de l’État tels que définis dans le PND. Il existe aussi un Comité des Experts de la Dette (CED) chargé d’assister le CNDP en sa qualité d’organe technique de pré-validation dudit CNDP. M. ASSAHORE a en outre relevé la réorganisation de la Direction de la dette Publique et des Dons (DDPD) selon la ligne Front Office, Middle Office et Back Office afin de se conformer aux standards internationaux et l’intégration de la structure en charge de la Gestion de la Trésorerie de l’Etat. Elle est l’organe de gestion opérationnelle de la dette et de la trésorerie.

Toutefois, pour  limiter le recours à la dette en améliorant les ressources propres dans un contexte de besoin de financement important, les panelistes préconisent le renforcement de la capacité d’épargne collective, la digitalisation des souscriptions aux emprunts   de l’État, l’investissement dans les infrastructures économiques et sociales.

Le Directeur Général du Trésor Public a insisté aussi sur la nécessité de capter l’épargne de la diaspora car, soutiendra-t-il, accroissement des recettes domestiques peut contribuer significativement à atténuer la dette.

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