Situation de la microfinance dans l’Uemoa : 1.623.085,8 millions de Fcfa collectés à fin septembre 2020

Les informations sur les systèmes financiers décentralisés (SFD) se fondent sur l’analyse de l’évolution des indicateurs évalués à partir des données estimées. Le nombre de SFD dans l’UMOA est de 522 unités à fin septembre 2020. En outre, 15.777.079 personnes ont bénéficié des services financiers fournis par les institutions de microfinance sur la période sous revue, à travers 5.029 points de service répartis dans les États membres de l’Union.

À l’examen des indicateurs d’intermédiation, les SFD de l’Union ont poursuivi leur tendance favorable à l’inclusion financière, dans un contexte marqué par la levée progressive des restrictions dues à la crise sanitaire.

En effet, le montant des dépôts collectés a augmenté de +168.977,2 millions de Fcfa pour s’établir à 1.623.085,8 millions de Fcfa contre 1.454.108,6 millions de Fcfa une année plus tôt, soit une augmentation de +11,6%. Cette progression est enregistrée en Côte d’Ivoire (+44.608,7 millions de Fcfa, soit +13,4%), au Burkina (+39.090,7 millions de Fcfa, soit +15,3%), au Bénin (+31.920,5 millions de Fcfa, soit +26,8%), au Togo (+20.282,9 millions de Fcfa, soit +8,7%), au Sénégal (+17.324,3 millions de Fcfa, soit 4,5%), au Mali (+15.262,0 millions de Fcfa, soit +14,2%) et au Niger (+490,5 millions de Fcfa, soit +1,9%). En revanche, une diminution a été relevée en Guinée-Bissau (-2,4 millions de Fcfa, soit -2,5%). A titre de comparaison, la progression trimestrielle de l’encours des dépôts dans le secteur à fin septembre 2020 (+3,1%) est plus importante que celle notée à fin septembre 2019 (+0,9%), fin septembre 2018 (+2,2%) et fin septembre 2017 (+0,7%). Il en résulte que la confiance des populations, vis-à-vis du secteur de la microfinance, demeure malgré le contexte lié à la Covid-19. Les dépôts à vue sont prépondérants avec une part de 60,6%. Les dépôts à terme et les autres dépôts constituent respectivement 18,7% et 20,7%. En outre, l’épargne mobilisée par les SFD a été constituée à hauteur de 52,5% par les hommes, 25,2% par les femmes et 22,3% par les groupements. Le montant moyen des dépôts par membre a progressé de +7,6%, pour s’établir à 102.876 Fcfa après 95.640 Fcfa à fin septembre 2019. Pour l’ensemble des SFD de l’UMOA, l’épargne recueillie représente 5,4% de ceux collectés par les établissements de crédit de l’Union.

S’agissant de l’encours des crédits des SFD de l’Union, il s’est accru de +80.432,9 millions de FCFA (+5,4%) par rapport à son niveau à fin septembre 2019 pour se situer à 1.579.318,6 millions de FCFA. Cet accroissement est faible en comparaison avec les hausses notées à la même période au cours des trois dernières années, soit à fin septembre 2019 (+12,1%), à fin septembre 2018 (+9,6%) et à fin septembre 2017 (+17,9%). Ce ralentissement pourrait se justifier notamment par les potentiels effets de la pandémie de Covid-19. Cette hausse est observée en Côte d’Ivoire (+45.127,7 millions de FCFA, soit +13,4%), au Bénin (+20.471,0 millions de FCFA, soit +13,7%), au Sénégal (+16.354,8 millions de FCFA, soit +3,7%), au Burkina (+5.908,3 millions de FCFA, soit +2,9%) et au Mali (+5.865,7 millions de FCFA, soit +4,1%). Toutefois, une diminution a été notée au Niger (-11.871,4 millions de FCFA, soit -33,3%), au Togo (-1.414,7 millions de FCFA, soit -0,7%) et en Guinée-Bissau (-8,4 millions de FCFA, soit -10,7%).

Une part de 47,7% de l’ensemble des concours accordés par les SFD représente les crédits à court terme. Les prêts à moyen et long termes constituent respectivement 32,3% et 20% sur la période sous revue. La clientèle masculine des SFD a bénéficié de 57,7% des crédits. La clientèle féminine et les groupements bénéficient respectivement de 21,4% et 20,9% des financements. L’encours moyen des financements des SFD par membre a augmenté de +1,5% pour se situer à 100.102 FCFA à fin septembre 2020 contre 98.586 FCFA l’an dernier.

Le taux brut de dégradation du portefeuille s’est inscrit en hausse, ressortant à 9,1% contre 7,6% à fin septembre 2019, pour une norme généralement admise de 3% dans le secteur. La forte dégradation constatée depuis le trimestre précédent est liée à une augmentation des crédits en souffrance en rapport avec la crise occasionnée par la pandémie de Covid-19. Quant aux SFD en difficulté, 11 institutions de microfinance sont sous administration provisoire, répartis au Bénin (4), au Burkina (3), au Niger (1), en Côte d’Ivoire (1), au Mali (1) et au Sénégal (1).

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