Espace Uemoa: Chute continue des cours des principaux produits de base exportés des Etats de l’Uemoa

Dans sa dernière note sur la conjoncture économique rendue publique ce jeudi 28 juillet 2022, la Bceao s’inquiète de la chute continue des prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA.

Les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union se sont repliés, sous l’effet des inquiétudes touchant la demande mondiale, malgré la réouverture de l’économie chinoise après les mesures de zéro-Covid-19. De même, les cours des produits alimentaires importés se sont inscrits en baisse, impactés par les perspectives d’un accroissement des approvisionnements. Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent pour le troisième mois consécutif une baisse, en variation mensuelle, de 1,6% en juin 2022, en lien avec les incertitudes touchant la demande mondiale. Cette baisse prolongée depuis avril 2022 fait suite à un mois de mars caractérisé par des hausses vertigineuses des cours à cause des effets de la guerre en Ukraine. Les baisses des prix concernent les produits non énergétiques (-3,9% en juin contre -3,7% en mai 2022). Le repli des cours des produits alimentaires touche notamment l’huile de palmiste (-14,6%), le coton (-11,8%), l’huile de palme (-7,5%), la noix de cajou (-5,9%) et le cacao (-1,9%). Les matières minérales comme l’uranium (-29,6%), le zinc (-3,2%) et l’or (-0,9%) ont connu un repli de leur cours par rapport au mois précédent. En revanche, les cours du caoutchouc (+1,2%) et du café (+0,4%) se sont renforcés. En ce qui concerne les produits énergétiques, ils ont, après une progression de 5,8% au mois de mai 2022, connu une hausse de 5,7% en juin 2022 (pétrole : +5,9% et gaz : +4,9%). Cette situation traduit les effets inflationnistes de la guerre russo-ukrainienne, notamment sur les prix de l’énergie. Les prix des huiles de palme et de palmiste se sont repliés, en raison de l’augmentation de l’offre mondiale et de la faiblesse de la demande.

La hausse des quota d’exportation de l’Indonésie, premier producteur d’huile de palme, qui permet désormais aux producteurs d’huile de palme d’exporter sept fois la quantité vendue sur le marché intérieur, contre cinq fois auparavant, afin de réduire les stocks nationaux élevés, ainsi que la réduction du taux maximal de la taxe à l’exportation pour stimuler les expéditions ont renforcé la tendance. Les cours du coton ont régressé dans un contexte de craintes de faiblesse de la demande liée au ralentissement mondial, causé par le resserrement monétaire (réduction de la demande mondiale de 450.000 balles). La hausse des estimations de production à 121,2 millions de balles lors de la prochaine saison de récolte par le Département américain de l’agriculture dans son rapport de juin 2022 a accentué le repli des prix. Les conditions météorologiques favorables en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux plus grands producteurs de cacao au monde, qui devraient stimuler les rendements, et les signes de faiblesse de la demande ont impacté négativement les cours de ce produit. La hausse des stocks sous licence ICE (Intercontinental Exchange) dans les entrepôts par rapport à la saison dernière a renforcé la baisse des cours. Les craintes d’un ralentissement économique marqué ont pesé sur les perspectives de la demande d’uranium et ont fait baisser les prix de ce produit. Les cours du zinc sont impactés par une production excédentaire dans un contexte de crainte de récession défavorable à la demande en métaux industriels. En revanche, les cours du pétrole ont été tirés à la hausse dans un contexte de resserrement des stocks de brut aux États-Unis et de sanctions portant sur le pétrole russe. La proposition des américains lors du dernier sommet du G7 de mettre en place un système de plafond sur le prix du pétrole russe, qui provoquerait un déficit, a renforcé la hausse des prix. La réouverture de l’économie chinoise après les récents confinements a accentué la tendance. Les perspectives d’un besoin croissant de refroidissement alors que le temps se réchauffe aux États-Unis et la demande toujours robuste de l’Europe, alors que les flux de gaz via le gazoduc Nord Stream 1 sont en baisse du fait des travaux saisonniers de maintenance, ont fait grimper les prix du gaz. Par rapport à juin 2021, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 17,8%, après une réalisation de 20,9% le mois précédent. La hausse des cours concerne les produits énergétiques (+73,4%), comme le gaz naturel (+157,7%) et le pétrole (+61,5%), ainsi que les produits non énergétiques (+6,2%), dont des produits alimentaires (+0,8%) : les huiles végétales (+24,9%) et le café (+28,3%), d’autres matières premières agricoles (+32,4%) : le coton (+38,9%) et le caoutchouc (+18,4%) et les engrais (+148,8%). Les métaux et minéraux (-12,1%), dont l’uranium (-14,8%) se sont, quant à eux, repliés. Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’Uemoa ont baissé de 5,9% en juin 2022, après une progression 4,7% un mois auparavant. Les prix ont été impactés par la réduction de la demande, induite par les craintes d’une récession au niveau mondial. Les baisses concernent tous les produits, dont le blé (-11,3%), l’huile de soja (-9,3%), le riz (-3,2%) et le sucre (-1,3%). Les prix du blé se sont repliés, en raison d’une récolte plus abondante. En effet, les données sur les semis aux États-Unis ont indiqué une augmentation de la superficie céréalière et des niveaux de stocks plus élevés que prévu, les fermes nord-américaines étant en avance sur le calendrier de leur saison de récolte. Les prix de l’huile de soja ont reculé, sous l’effet d’une atonie de la demande, due à la hausse des coûts observée sur la période récente, et d’une offre abondante. Les prix du riz se sont affaiblis, dans un contexte de ralentissement de la demande, en raison des inquiétudes concernant une éventuelle récession et des signes d’approvisionnement abondant. En effet, l’Inde, le plus grand exportateur de riz au monde, a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de restreindre les exportations, car les stocks restent abondants et les récoltes sont bonnes en 2022. La forte baisse de la valeur du real brésilien face au dollar américain, incitant les brésiliens à vendre leur sucre sur le marché mondial, devenu plus compétitif, a contribué à augmenter l’offre et accentuer la baisse des prix. Par rapport à la même période de l’année 2021, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 26,9% en juin 2022, après un accroissement de 30,1% le mois précédent. Cette tendance haussière a été imprimée par le renchérissement du blé (+51,8%), du riz (+27,0%), de l’huile de soja (+17,6%) et du sucre (+9,1%). Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA se sont accrus de 48,7%, tirés par les accroissements des prix du blé (+73,1%), du riz (+44,8%), des huiles (+39,6%) et du sucre (+24,4%).

Source : Bceao

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