Échanges économiques: Quand le Brexit perturbe l’avenir des économies de l’Union européenne

Le départ du Royaume Uni de l’Union Européenne (UE) n’est pas sans conséquences pour les autres membres. Selon une étude réalisée conjointement par Jiaqian Chen, Christian Ebeke, Li Lin, Haonan Qu et Jesse Siminitz, tous économistes au Fonds monétaire international (Fmi), la probabilité pour que les autres membres restants de l’Union ou l’UE 27 ne subissent pas les effets du Brexit, est très minime.

«Lorsque le Royaume-Uni quittera l’Union européenne (UE), le durcissement des entraves au commerce extérieur, au flux de capitaux et à la mobilité de la main-d’œuvre ne touchera pas seulement la production et l’emploi dans ce pays, mais aussi dans les 27 États membres restants de l’UE. Puisque le Brexit sonne la fin d’une relation économique sans friction, il en coûtera aux deux parties, comme l’indique notre nouvelle étude », précise l’étude.

Une des raisons principales, c’est que les liens tissés entre l’UE et le Royaume-Uni sont très étroits. Le Royaume-Uni fait partie des premiers partenaires commerciaux de l’UE. Il représente environ 13 % des échanges de biens et services. Outre leur relation commerciale bilatérale, l’UE à 27 et le Royaume-Uni partagent également des maillons très importants de la chaîne d’approvisionnement, qui impliquent plusieurs pays.

Partant de ce constat, les experts soulignent que le départ du Royaume-Uni de l’UE aura des conséquences à divers niveau pour les autres membres. Plus un pays échange avec le Royaume-Uni, plus le Brexit affectera sa production. «Pour illustrer cet effet, nous avons recouru à un cadre propre à chaque pays pour étudier les effets directs et indirects sur les échanges induits par l’augmentation des droits de douane et des obstacles non tarifaires, tant pour les biens que pour les services. Par rapport aux estimations présentées ci-dessus, les effets simulés semblent moins importants, mais notre modèle ne tient compte que des liens commerciaux », indiquent les experts.

Ils précisent également que le démantèlement de l’intégration nuira durablement à la production et à l’emploi dans l’UE. Des simulations réalisées montrent que, même si le Royaume-Uni et l’Union européenne s’entendent sur un accord de libre-échange (ALE) classique, avec de faibles droits de douane pour le commerce des biens mais assorti d’obstacles non tarifaires plus stricts, la production réelle de l’UE à 27 diminuera à terme de 0,8 % par rapport à un scénario sans Brexit, selon nos estimations, et l’emploi de 0,3 %, compte tenu de tous les vecteurs de transmission.

Aussi, si les parties s’en remettent aux règles de l’OMC, la baisse de la production réelle serait encore plus grande — 1,5 % à long terme — et l’emploi diminuerait de 0,7 %. En revanche, dans un scénario de type «Norvège » (Espace économique européen), relativement indolore, où l’adhésion à l’union douanière prend fin mais l’accès au marché unique est préservé, la diminution de la production et de l’emploi dans l’UE à 27 semblerait négligeable.

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