MARCHÉS DES MATIÈRES PREMIÈRES: De bonnes raisons pour les États africains d’espérer

Dans sa dernière sur la conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa, en date du 5 avril 2024, la Bceao a donné les raisons pour lesquelles les exportateurs africains doivent espérer. En effet, les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’Uemoa enregistrent une hausse, en lien avec les conditions météorologiques défavorables et les tensions géopolitiques. Les prix des produits alimentaires importés dans la région ont également augmenté en raison d’une baisse de l’offre. Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’Uemoa enregistrent une hausse, en glissement mensuel, de 9,1% en février 2024, après une réalisation de +3,2% le mois précédent. Ce renchérissement s’explique par la hausse des cours de certains produits d’origine agricole (cacao : +26,7%, coton :+11,2%, caoutchouc :+8,1%, café : +5,4% et huile de palmiste :+5,4%). Les produits énergétiques connaissent également un rebond, porté par la hausse des prix du pétrole (+3,6%). Par contre, un recul a été relevé au niveau des prix des métaux et minéraux (uranium : -5,0% et zinc : -3,4%), des fertilisants (phosphate : -2,1%) et des métaux précieux (or : -0,5%). La hausse des cours du cacao est imputable aux mauvaises récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, affectées par des conditions météorologiques défavorables, ainsi qu’à un important déficit prévu pour la saison 2023/2024, entraînant une réduction de l’offre. Les prix du coton ont augmenté en raison d’une baisse des stocks constitués pour la vente aux États-Unis, ainsi qu’à la faiblesse de la production. Le renchérissement du caoutchouc est lié aux inquiétudes concernant les pénuries causées par l’entrée dans la saison annuelle de changement des feuilles des hévéas et le transfert à grande échelle des cultures de caoutchouc vers d’autres cultures telles que le durian en Inde. Les précipitations inférieures à la moyenne dans les régions productrices de café du Brésil et les inquiétudes concernant les chaînes d’approvisionnement mondiales en raison des attaques des militants houthis contre des navires, ont porté les cours de ce produit. L’augmentation des prix de l’huile de palmiste s’explique par les conditions météorologiques défavorables et la pénurie de main-d’œuvre en Malaisie, principal producteur, ainsi que par les difficultés d’approvisionnement en lien avec la crise en mer Rouge. L’anticipation d’une demande robuste à court terme et à la baisse des stocks au cours des premiers mois de 2024 a renforcé la hausse. Les prix du pétrole ont été stimulés par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et des signaux positifs dans les indicateurs macroéconomiques, indiquant une amélioration économique en Europe. En revanche, les prix de l’uranium se sont repliés, après que le Gouvernement américain s’est abstenu d’interdire les importations de combustible nucléaire russe, apaisant les craintes en matière d’approvisionnement sur le marché mondial. Le recul des cours du zinc est attribuable à l’augmentation des stocks de zinc sur le London Metal Exchange. Le recul des prix de l’or est imputable à la hausse des rendements des obligations du Trésor américain. Par rapport à février 2023, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 33,5%, après un accroissement de 21,3% le mois précédent. La hausse des cours concerne les produits agricoles (cacao : +118,0%, café : +49,3%, caoutchouc : +23,4% et coton : +10,3%), les minéraux (uranium : +84,8%) et les métaux précieux (+9,1%). En revanche, les prix des produits énergétiques (gaz naturel : -36,1%) et de la noix de cajou (-9,8%), du zinc (-6,7%), des huiles végétales (-5,2%) et du phosphate (-4,7%) se sont repliés. Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont enregistré une progression de 2,8% en février 2024, en variation mensuelle, après une baisse de 0,1% un mois auparavant. Le renchérissement concerne le lait (+6,2%), le riz (+4,9%) et le sucre (+2,8%). En revanche, les prix de l’huile de soja (-4,1%) et du blé (-2,6%) ont baissé. Le renchérissement du lait est imputable à une demande internationale croissante pour les produits laitiers et à la pression accrue de la part des fournisseurs et des éleveurs qui réclament des augmentations de prix. Le renforcement des cours du riz est lié à une offre limitée en raison de la décision de l’Inde, l’un des principaux exportateurs mondiaux de riz, de prolonger indéfiniment les droits à l’exportation sur les expéditions de riz étuvé. Les anticipations d’une baisse de 4,4% de la production dans la principale région productrice du Brésil, le premier producteur de sucre, pour la saison 2024/2025, ont tiré les cours du sucre à la hausse. Par contre, les prix de l’huile de soja ont baissé en raison de l’abondance des approvisionnements en provenance d’Amérique du Sud. En effet, le Brésil et l’Argentine s’apprêtent à connaître une récolte de soja abondante, ce qui entraînera un excédent dans la région et une augmentation des stocks mondiaux.

La hausse des exportations ukrainiennes en février 2024 et les conditions météorologiques favorables en Amérique du Sud et aux États-Unis ont causé la baisse des cours du blé. Par rapport à la même période de l’année 2023, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont reculé de 3,9%, après une baisse de 8,4% le mois précédent. Cette tendance baissière a été imprimée par le repli des cours de l’huile de soja (-25,0%), du blé (-22,3%) et du lait (-8,9%). En revanche, les prix du sucre (+10,1%) et du riz (+5,0%) se sont renforcés. Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont fléchi de 2,5%, suite à la baisse des prix du blé (-22,9%), des huiles (-12,7%) et du lait (-9,6%). La hausse des cours du sucre (+8,2%) et du riz (+4,2%) a atténué la tendance.
Source : Bceao

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