MARCHÉS DES MATIÈRES PREMIÈRES: Les matières premières agricoles continuent leur plongée

Les cours des matières premières exportées par les pays de l’Union ont baissé en décembre 2022, en ligne avec l’affaiblissement de la demande suite à la montée des cas de Covid-19 en Chine et à la multiplication de signes de récession en 2023 dans la plupart des pays développés. De même, les prix des produits alimentaires importés se sont repliés.

Les prix des principaux produits de base exportés par les pays de l’UEMOA enregistrent une baisse, en glissement mensuel, de 0,5% en décembre 2022, après une hausse de 1,2% en novembre 2022. Ce recul s’explique essentiellement par le repli des prix des produits énergétiques (-7,6% en décembre 2022 contre -4,4% en novembre 2022), notamment le pétrole qui a connu une baisse de 10,2%. Les prix des produits non énergétiques, notamment les produits alimentaires tels que les huiles (huile de palme (-8,2%) et huile d’arachide (-0,2%)), la noix de cajou (-5,1%) et le café (-2,8%) ont également reculé. D’autres matières premières, à savoir, le caoutchouc (-12,9%) et l’uranium (-4,3%) ont connu des évolutions à la baisse. En revanche, une hausse des cours a été enregistrée au niveau des prix de l’or (+4,1%), du cacao (+3,3%), du zinc (+2,2%), du gaz naturel (+1,4%) et du coton (+0,2%). La baisse des cours du pétrole s’explique par les anticipations d’une remise en service prochaine de l’important oléoduc Keystone entre le Canada et les Etats-Unis, qui avait été mis à l’arrêt à la suite d’une fuite. La nouvelle loi européenne sur l’interdiction d’importer des produits issus de la déforestation, dont l’huile de palme et la faiblesse des prix des autres huiles sont des facteurs qui ont pesé sur les cours des huiles de palme et de palmiste. La baisse des cours de la noix de cajou s’explique par l’effet d’une demande de consommation occidentale plus faible. Les prix du café ont baissé, sous la pression d’un réal brésilien plus faible et d’une offre mondiale abondante. Les prix du caoutchouc ont baissé dans un contexte de détérioration des perspectives économiques mondiales, au moment où les cas de Covid-19 ont augmenté en Chine, principal consommateur.

Par contre, les cours de l’or ont progressé, en raison des craintes d’une récession dans les principaux pays moteurs de la croissance mondiale, notamment les États-Unis, l’Europe et la Chine, qui connaissent tous un ralentissement de l’activité. Les conditions météorologiques défavorables et les maladies ayant affecté la production de cacao, principalement au Ghana, deuxième producteur mondial, ont soutenu les cours du cacao. L’accroissement des besoins en chauffage a conduit les cours du gaz naturel à la hausse. En effet, la baisse récente de la température a entraîné la hausse de la consommation d’électricité, qui repose en partie sur des centrales fonctionnant au gaz naturel.

Par rapport à décembre 2021, les prix des principaux produits exportés par les pays de l’UEMOA ont baissé de 3,8%, après une diminution de 1,4% le mois précédent. La baisse des cours concerne les produits non énergétiques (-2,1%), notamment les produits alimentaires (-3,0%), le coton (-22,0%), le caoutchouc (-26,9%) et les fertilisants (-24,5%).

En variation mensuelle, les prix des principaux produits alimentaires importés dans l’UEMOA ont connu une baisse de 4,6% en décembre 2022, après une hausse de 4,2% un mois auparavant. Le repli concerne les cours de l’huile de soja (-13,6%), du blé (-7,2%) et du riz (-2,1%). En revanche, le sucre (+2,3%) s’est renchéri. La baisse des cours de l’huile de soja s’explique notamment par le relèvement des stocks mondiaux de fin de campagne 2022/2023 par le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), passant de 102,2 mégatonnes (Mt) en novembre à 102,7 Mt en décembre 2022, en raison d’une hausse de la production mondiale. Les cours du blé continuent d’enregistrer une baisse face à la hausse de l’offre, due à l’abondance des récoltes russes et australiennes. Le repli de la consommation mondiale se situant à 516,9 millions de tonnes, en baisse de 3,9 millions de tonnes par rapport au record révisé de l’année précédente, du fait du repli de la demande en provenance du Brésil, de l’Inde et de la Thaïlande, a impacté les prix internationaux du riz. Par contre, les cours du sucre ont progressé, en raison des craintes d’une météo peu favorable tant au Brésil qu’en Inde. Par rapport à la même période de l’année 2021, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA ont augmenté de 14,8% en décembre 2022, après un accroissement de 18,5% le mois précédent. Cette tendance haussière a été imprimée par le renchérissement du riz (+23,6%) et de l’huile de soja (+17,6%). En revanche, les cours du blé (-4,1%) et du sucre (-1,6%) ont baissé. Exprimés en franc CFA, les prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA se sont accrus de 18,6%, tirés par les accroissements des prix du riz (+32,0%), du sucre (+7,5%) et du blé (+2,4%). La baisse de 12,8% des cours des huiles a amoindri cette tendance.
Source : Bceao

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